Qu’est-ce qu’un pèlerinage ?

Qu'est-ce qu'un pèlerinage ?

Le pèlerinage symbolise la marche du peuple de Dieu à la rencontre de « celui qui est, qui était et qui vient ». Des chrétiens se rendent vers des lieux où Dieu a visité son peuple : des lieux qui marquent d’une manière ou d’une autre un mémorial de la foi chrétienne ou de l’histoire de l’Eglise.

Quel est le sens du pèlerinage ?

Dans la tradition chrétienne, le pèlerinage a toujours eu le sens : d’un ressourcement dans la foi, d’une démarche de conversion, d’un temps de prière et de pénitence, d’une vie fraternelle. C’est pourquoi le pèlerinage n’est pas une démarche « en soi », plus ou moins à côté de la vie ecclésiale. Il prend en compte les orientations pastorales données par les responsables de l’Eglise et s’efforce de promouvoir, en même temps que la conversion personnelle, une conscience d’Eglise. Le pèlerinage existe parce que l’Homme est en quête d’un ailleurs et a la soif d’absolu. Cet absolu peut être Dieu, et on peut s’en rapprocher dans certains lieux marqués par la foi chrétienne. On ne saurait considérer comme lieux possibles de pèlerinage ceux que l’Eglise aurait désaprouvés.

Le pèlerinage, un acte d'Eglise

Le pèlerinage est un acte universel dans le temps et dans l’espace : depuis longtemps, la foi dans le Christ a lancé des pèlerins sur les routes du monde entier. Depuis longtemps, on a prié « avec ses pieds » et à la sueur de son front, on a su quitter son horizon habituel. Aujourd’hui, sur les itinéraires déjà parcourus par la foule des pèlerins d’hier, le pèlerinage se révèle pour certains un exceptionnel lieu de catéchèse : quitter son « chez soi » afin de « marcher » ensemble, d’entendre la Parole de Dieu, de prier, de s’arrêter là où des Saints ont vécu ou dans lieux porteurs d’un message , c’est souvent l’occasion d’un nouveau départ.

Le pèlerinage, un moment de disponibilité et de liberté

Partir en pèlerinage, c’est : -se rendre libre, se donner du temps pour reprendre sa vie en mains, pour regarder plus haut et plus loin à la lumière de l’Evangile, -rompre avec la vie quotidienne. Cela suppose du temps libre : les pèlerins de Lourdes recherchent des moments de prière silencieuse devant la Grotte. En Terre Sainte, les pèlerins aiment disposer de temps au bord du lac de Tibériade. A la Salette, le calme, le silence, la contemplation sont sources de rencontre avec les autres, avec soi, avec Dieu.

… un temps pour voir : Le pèlerin doit avoir les yeux bien ouverts pour admirer la nature, pour s’émerveiller devant une œuvre d’art et recueillir la catéchèse qui peut en être faite (à partir de l’architecture, la peinture, la sculpture, le vitrail…). Ces yeux grands ouverts permettent de découvrir que nos façons de voir, de penser et de faire ne sont pas universelles.

… un temps pour entendre : la Parole de Dieu et celle des témoins que sont les apôtres, Bernadette, François d’Assise… Chaque lieu de pèlerinage a son message propre et différent, même si c’est toujours une mise en lumière d’une page de l’Evangile : Lisieux, Lourdes, Czestochowa, Avila…

…un temps pour se rencontrer : Le pèlerin peut partir seul, comme sur les chemins de Compostelle, mais il ne reste jamais seul : il rencontre son semblable ou un frère différent par l’âge, la santé, la situation sociale, la langue, la race… Entre pèlerins, il s’établit un partage fraternel d’autant plus riche que la diversité est grande. Le pèlerin est aussi amené à rencontrer des communautés d’autres pays, d’autres Eglises. Ces échanges sont très riches et ouvrent de nouveaux horizons.

… un temps pour témoigner : Marie est allée dire sa joie à sa cousine Elisabeth. Les pèlerins d’Emmaüs sont revenus en toute hâte à Jérusalem, témoins du Ressuscité. Revenus à leur vie quotidienne, les pèlerins ont à témoigner de ce qu’ils ont vu et entendu.

… un temps pour célébrer et prier : Les pèlerins ne se contentent pas de raconter les merveilles de leurs rencontres avec Dieu, avec leurs prochains : ils les chantent, les prient, les célèbrent. L’Eucharistie est proposée dans tous les pèlerinages.

Le pèlerin ne rentre pas chez lui « comme avant ». Le déplacement qu’il a effectué est surtout intérieur : ressourcement spirituel, expérience de joie chrétienne, nouvelle alliance avec le Christ et son Eglise.

Sources : La Charte des Pèlerinages / « Un pèlerinage, c’est exigeant » du père Michel GUITTON